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Les affrontements de Ben Guerdane sous la loupe

Les affrontements à Ben Guerdane sont au cœur de la discussion de Midi Show dans sa version d’aujourd’hui, 7 mars 2016. Walid Louguini, juge et ancien chargé de communication du ministère de l'Intérieur, Ali Zaremdini, ancien colonel au ministère de l'intérieur, Abdelhamid Jelassi, leader du mouvement Ennahdha et Alaya Allani, historien et spécialiste des questions islamiques sont les invités de Boubaker Ben Akeicha dans Midi-Show. Plusieurs questions ont été posées lors de cette discussion. Qui sont ces terroristes ? D’où viennent-ils ? A quelle organisation appartiennent-ils précisément ? Où en sommes-nous?


Abdelhamid Jelassi : Personne ne croyait que les terroristes étaient une réalité jusqu’à présent
 Abdelhamid Jelassi a donné le ton de la discussion en mettant l’accent sur l’urgence de la situation. « Autrefois, tout le monde prenait cette menace terroriste à la légère. On n’y croyait pas ! Mais nous voilà face à la réalité ! Le terrorisme est réel. A mon avis, l’opération de Ben Guerdane est une prolongation de ce qui s’est passé mercredi dernier. Je tiens toutefois à saluer les institutions sécuritaires et militaires et la population de Ben Guerdane ainsi que tout le peuple. A présent, au Mouvement d’Ennahdha, depuis ce matin on a organisé une réunion d’urgence pour analyser la situation. Nous sommes en véritable guerre contre le terrorisme, et pour réussir on n’a qu’un choix : l’unité nationale !



Walid Louguini : Ils savaient que leur plan allait échouer et l’on quand-même exécuté !
De son côté, Walid Louguini  déclare que les forces de sécurité ont découvert l’existence d’armes cachées depuis 2012. De plus, plusieurs menaces ont été formulées par les groupes terroristes contre la Tunisie. Et ces derniers ont eu droit à des aides logistiques. Et on doit comprendre  qu’il ne s’agit pas de personnes qui raisonnent. Ils sont instrumentalisés et ne savent pas réfléchir. Ils reçoivent des ordres et passent à l’action pour exécuter. Quant à cette opération elle était certes vouée à l’échec dès le départ. Ils ont compris que leurs plans n’aboutiront pas. Alors ils font ce qu’ils peuvent et mettent en pratique l’un de leurs plans même s’il est voué à l’échec juste pour marquer un point. Heureusement, ils n’ont pas trouvé de répondants. Mais il faut rester vigilants. Daesh a la Tunisie au collimateur, ils pensent que le pays de Kairouan doit leur revenir. Il faut donc rester très prudents. Ce n’est pas le moment aux critiques, mais à l’unité nationale.



 


Ali Zaremdini : Ils sont convaincus que le pays de Kairouan doit être leur « Emirat » !
« On ne doit pas séparer la réalité de la Tunisie de la réalité générale dans la région, la situation est dramatique, la Tunisie vit ce que vivent les régions. Les intérêts communs entre les différents courants terroristes ont fait qu’ils s’entraident. Ce n’est pas un travail théâtral, il s’agit d’un plan programmé. Ce n’est pas une démonstration de force. La réalité, c’est que pour eux, ils sont convaincus que Kairouan doit être une base de’ « Emirat ». Donc ils ont préparé la cible, les armes, puis ont entrainé l’élément humain en installant des cellules. Ceci est hélas aussi lié à la réalité sociale des régions. A mon sens, ces terroristes seraient entrés et revenus parce qu’on a été très permissifs avec la Libye pour des intérêts économiques. Les terroristes se déplacent par groupe de deux à quatre. Ils ont trouvé une assise pour mettre leur plan à exécution et ce, en partant de Ben Guerden.





Alaya Alleni : Il faut un Gouvernement d’urgence
« Les terroristes ont trouvé un appui depuis l’intérieur. Ces opérations, je dois dire, n’ont pas besoin d’un grand nombre, nos frères à Ben, Guerdane n’acceptent surement pas cette opération, mais quelques uns ont très probablement aidé ces terroristes. Parce qu’une opération ne se prépare pas arbitrairement. Celle-ci a bien été préparée depuis un moment aussi bien de l’extérieur que depuis l’intérieur ! Ces groupes se  forment depuis la révolution, leurs racines sont aussi ici depuis l’ère de la troïka. Hélas cette dernière a pris la menace à la légère et n’a rien fait contre le terrorisme et aujourd’hui nous sommes en train de payer le prix de ce côté permissif. Moi j’appelle à un gouvernement d’alerte et d’urgence au vrai sens du mot. On ne peut pas combattre avec des paroles et des communiqués. Il faut un gouvernement avec des membres indépendants et spécialisés dans la lutte contre le terrorisme sinon on va droit  vers le danger.




 

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